C'est le silence. Galaxie s'approche doucement de la maison. Elle a faim, elle a froid. On dit que ces maisons sont inhabités. Les pieds nus caressant l'herbe humide, elle courut dans ce grand jardin à la pelouse tondue. Étrange vu que personne ne semblait habiter le terrain. Tant pis, elle allait loger là pour la nuit. De toute façon, que pouvait-il lui arriver de pire ? Elle prenait à manger, de quoi dormir et c'était tout. Demain, elle serait parti.
Elle entra donc dans la maison, grande maison. La lumière était allumée . Galaxie était du genre courageuse et téméraire, mais aussi à paniquer pour un moindre bruit, comme ça, sans raison. Elle se dirigea vers le long couloir allumé. Des miroirs étaient installé tous les mètres, face à face. De plus en plus curieux. La demoiselle en frissonna. Visitant chaque pièce de la maison pour vérifier qu'elles étaient bien vides, elle en conclue d'une autre bizarrerie de ce monde.

Galaxie soupira en arrivant à la cuisine. La table était mise, comme pour une famille nombreuse. Elle ouvrit alors le frigo et fut soulagée de voir plein de nourriture. Son ventre cria famine. Elle s’accroupit pour chercher un peu mieux ce qu'il pouvait y avoir. Elle entendit soudainement un bruit et se figea, se retournant d'un mouvement brusque et concis pour apercevoir une silhouette familière. Lui et son sourire, comment ne pas le reconnaître entre mille ? Elle fronça les sourcils et referma le frigo, lui adressant un regard supérieur. « Mais qui voilà, le voleur de proie ? Ne crois pas m'avoir impressionné la dernière fois. » Elle se tourna dos à lui, s'empourprant légèrement. Bien sûr que si, il était assez doué dans la chasse, même clairement talentueux. Argh, rageant.

La demoiselle croisa les bras. Alors comme ça, il avait décidé de rester squatté lui aussi ? La poisse. Pourvu qu'il n'attende aucune compensation pour son aide. Intérieurement, Galaxie avouait que ça tombe bien que quelqu'un d'autre soit là, parce que cet endroit était clairement flippant et malsain. Elle avait juré entendre des bruits de pas à l'étage, comme si des enfants courraient. Elle finit par se retourner vers lui à nouveau, avançant jusqu'à être à quelques centimètres de son visage. « Avoue. Tu avais peur de te retrouver ici tout seul alors tu m'a suivi chéri... » elle passa sa main sur sa joue, un sourire malicieux débordant des lèvres. « N'est-ce pas ? » il allait voir ce que ça en coûtait de vouloir faire le malin avec elle. Ou pire. Ou l'inverse. Oui, que le jeu commence, chaton.

Mon dieu. C'était trop d'émotions d'un coup. Des souvenirs de la dernière fois remontèrent. Galaxie n'était pas du genre impressionnable. C'était une fille calme et solitaire, qui préférait se débrouiller seule que d'aller vers les gens pour leur quémander de l'aide. Trop de fierté, dirons nous. Et de voir, cet homme, si paisible, si sûr de lui, avec son sourire, son sourire dégueulasse qui la faisait perdre pied... c'en était que troublant. La rouquine tentait vainement de rester la plus fier possible, la plus inaccessible pour ne pas le laisser jouer son petit jeu. Mais elle n'était pas très douée pour cacher ses émotions. Partant rapidement dans tout ses états, elle fronça les sourcils quand il la fit reculer et se colla au mur, sa respiration devenant plus haletante. « Que.. » Le souffle coupé par son visage à une distance pas assez mesurée, elle recula sa tête, s'en cognant contre le mur.

Laissant échapper un grognement, elle dévisagea son interlocuteur, tentant de dissimuler ses rougissements au visage. « Perdante ? Tu dis ça parce que tu as toi même peur de perdre... Ne t'attribue pas la victoire trop vite. » Un jeu. Intéressant. Elle se mordit la lèvre inférieure et approcha encore sa tête jusqu'à ce que leur souffle se mélange. « Que je te fasse à manger ? Peut-être que c'est parce que tu n'en es pas capable. » Galaxie secoua la tête négativement pour reprendre confiance en elle et enroula ses bras autour de sa nuque et poser son front contre le sien. « Comment on demande ? » traduction : tu m'as mal causé toi. / Elle murmura finalement. « Bah. Force moi. »